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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 1, 1795.djvu/314

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rendue à sa mère ; convaincue enfin du danger qu’il y avait à ce parti, elle a reclamée à sa chère Isabeau ; elle renonçait volontiers à la dot, au mariage, mais elle voulait demeurer avec Isabeau… Autres dangers, et elle a enfin conçue ceux-là comme les premiers : « Il faut vous dérober au président, lui a dit Déterville, il est certain qu’il vous cherche, nous ne pouvons en douter, il est évident qu’il vous traitera mal s’il vous découvre, une éternelle retraite devient le seul parti qui puisse vous garantir et de ses piéges et de ses fureurs, vous y serez moins comme protégé, que comme parente de madame de Blamont, et vous y jouirez de cent pistoles de pension ; ce sort là ne vaut pas celui d’être sa fille, mais dès que de malheureuses circonstances vous enlèvent cette douce satisfaction, vous serez mieux là qu’en nul autre endroit ». Eh bien ! j’irai, s’est-elle écriée, en larmes ; je suis à charge à tout le monde ; je ne puis trouver d’abri sur la terre, que l’on me mette où