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Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/282

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la voir, et qu’elle appellait au tribunal de Dieu de toutes les injustices que je commettais envers elle. Je l’ai pressée dans mes bras, elle s’en est arrachée, et s’y rejettant bientôt avec transport, elle m’a demandé mille pardons des reproches qu’elle m’adressait : elle m’a dit qu’elle n’était plus maîtresse de sa tête ; qu’elle savait bien l’affreuse perte qu’elle avait faite, mais que si je l’aimais, je lui procurerais la douceur d’embrasser encore une fois sa tendre mère ; en disant cela elle nous est échappée, et malgré les efforts de Julie, elle s’élançait infailliblement vers le cadavre qui venait d’être exposé dans un lit de parade, si heureusement Julie, au risque d’être renversée, ne lui eût opposé un rempart de nos corps, ne l’eût saisie et reportée promptement sur son lit.

Alors ses larmes ont coulé avec abondance ; elle a poussé des cris de douleur qui eussent déchiré l’ame du mortel le plus insensible ;… mais comme une voiture arrivait en poste dans la cour ; il me