Aller au contenu

Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tation de la demoiselle Augustine j’étais-là, je laissais de temps-en-temps mes paupières se mouiller, afin de me faire supposer un cœur… et on avait la simplicité d’y croire. Encore une fois, mon ami, comme elles sont bonnes les femmes ! Voilà donc cette fille souverainement instalée, quelque sûrs que nous devions en être, tu comprends bien pourtant que dès que la voilà, l’ame du projet, il ne faut pas trop la perdre de vue. M’avoueras-tu que je suis bon phisionomiste ? à peine l’eus-je envisagée de tout sens à Vertfeuille, que je te dis : — c’est là ce qu’il nous faut ; voilà le sujet que le sort met en nos mains pour exécuter ses caprices, et tu vois comme après avoir rempli nos premières vues avec docilité, elle coopère avec intelligence à l’accomplissement des secondes. Il nous fallait, en vérité, un peu de tout cela, pour nous dédommager de la perte réelle que nous avons fait de Léonore… ah, que cette charmante petite femme était digne de nous, mon ami ; ce comte de