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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/105

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moins de s’absenter quelques semaines. Une vieille tante remmena à la campagne. Imbert, dis-je au jeune homme, voilà une manœuvre que je n’aime pas ; l’absence peut refroidir votre maîtresse ; on peut renouveler dans son ame les impressions de ses parens ; ne la laissons point là ; donnez-moi de nouveaux pouvoirs, et je cours l’arracher. Imbert signe une seconde fois tout ce que je veux. À la tête d’une troupe de bandits, que je paye au poids de l’or, je m’introduis dans la campagne de la tante ; je la poignarde de ma main ; mes gens, à qui j’abandonne le pillage de cette riche métairie, se défont promptement de tous les domestiques. Euphémie est conduite dans une campagne isolée, à dessein louée par moi, près de Marseille : j’y mène Imbert et Hélène. Et là, mon ami, dis-je au jeune homme, vous voyez tout ce que je fais pour vous ; il est bien tems de m’en récompenser. — Qu’exigez-vous ? — Votre cul. — Mon cul ! — Vous ne posséderez pas Euphémie que je n’aie obtenu ma demande. — Oh ! Jérôme, vous savez combien j’ai ce crime en horreur ! — Imbert, voilà votre maîtresse ; vous l’entendez, poursuivis-je en l’engageant à prêter l’oreille à une conversation que je fesais ex-