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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/168

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pas à la leur que tu mangeras toujours. — Oh ! madame, qui aurait pu croire qu’une personne aussi respectable que vous paraissiez l’être, pût se livrer à des atrocités de cette espèce ? N’emploies donc point de telles expressions, dit madame d’Esterval en riant de pitié ; il n’y a rien que de très-simple à ce que nous faisons, jamais l’on ne s’écarte de la nature quand on suit ses penchans ; et je te réponds que c’est d’elle seule, que nous avons reçu, mon époux et moi, tous ceux où nous nous livrons.

Allons, Justine, à l’ouvrage, dit aussi-tôt d’Esterval en accourant ; voilà nos marchands à souper, vas les voir, jases avec eux, préviens-les, tâches de les sauver, et sur-tout livres-toi, s’ils te desirent ; n’oublies pas que c’est le meilleur moyen de leur inspirer de la confiance.

Pendant que Justine exécute sa commission de la manière dont nous l’expliquerons tout-à-l’heure, mettons nos lecteurs au fait et des horribles coutumes de cette maison, et des personnages que notre héroïne y trouve.