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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/202

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dire. — Taisez-vous, taisez-vous, Justine, c’est avec monsieur que je vais m’instruire, et c’est de lui que je recevrai les impressions qui régleront ma conduite envers vous. Sortez. Justine confuse, fut obligée de se retirer, et monsieur de Bressac, comme on l’imagine bien, continua de la charger aux yeux de son parent. Au bout d’une heure, on rappelle Justine, et l’ordre de conduire l’étranger dans la fatale chambre lui est donné comme à l’ordinaire ; elle obéit ; mais évitant toute explication, elle redescend aussi-tôt vers son maître. — Monsieur, dit-elle avec empressement, quelle doit être ma conduite envers monsieur de Bressac ?… puisqu’il est votre parent, sans doute que… Justine, répondit Sombreville, auquel nous continuerons de donner le nom de d’Esterval, il est étonnant qu’après les bontés… les égards que ma femme et moi vous témoignons sans cesse, vous ayez pu cacher une circonstance de votre vie qui vous rend aussi coupable aux yeux des hommes ordinaires. Connaissant notre philosophie sur ces fadaises, vous auriez dû, ce me semble, avoir un peu plus de franchise. Oh ! monsieur, je vous jure, répondit Justine avec cette noble candeur que donne la vertu, oui, je vous le