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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/254

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pour le service, et de notre infortunée Justine… qui, toute émue des infamies dont elle voyait les dispositions… redoutant d’être outragée elle-même… sûre de ne pouvoir être d’aucune utilité à sa maîtresse, ne formait intérieurement d’autre desir que d’être à cent lieues de là.

Toutes les cérémonies que nous allons détailler ici s’observaient régulièrement à chacune des visites de ce cruel époux ; on n’y changeait que quelques détails, en raison du plus ou du moins de monde qu’admettait Gernande à ces orgies.

La comtesse, simplement entourée d’une chemise de gaze à la grecque, se mit à genoux dès que le comte entra ; et ce fut dans cet état d’humiliation que nos scélérats l’examinèrent. — En vérité, mon oncle, dit Bressac à demi-chancelant, vous avez là pour femme une charmante créature… Puis, balbutiant… Me permettez-vous, ma chère tante, d’avoir l’honneur de vous saluer… Je suis vraiment touché de vous voir en si piteux état ; il faut que mon cher oncle ait bien à se plaindre de vous, pour vous molester de cette manière ; car c’est vraiment un homme juste que mon cher oncle. — Il faut, dit madame