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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/287

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dir. Volons chez votre femme, mon oncle, dit Bressac ; tenez, c’est sur le bout de mon vit que je vais lui conduire la victime ; et le libertin ne cessant en effet de tenir la mazette enculée, la mena sans débander une minute dans l’appartement de sa tante, qui, bien loin de penser à ce supplément d’infortune, se livrait, lorsque ces bandits arrivèrent, aux douceurs d’un léger sommeil.

Voilons ces nouvelles orgies aux yeux pudiques de nos lecteurs ; il ne nous reste que trop d’atrocités à leur révéler encore ; qu’ils sachent seulement que la scène fut des plus sanglantes ; que madame de Gernande et Justine furent obligées d’y servir de plastron, et que le joli petit ganimède expira au bout de quatre heures, après avoir perdu tout son sang[1].

Où suis-je, se dit enfin Justine au bout de quelques semaines, et quel service m’a rendu Bressac en m’amenant dans cette maison ! Le

  1. Il y a sans doute beaucoup d’art à laisser ainsi des scènes sous le voile ; mais combien de lecteurs avides et insatiables desireraient que l’on leur dise tout ! Eh, bon Dieu ! si l’on les satisfaisait, que leur resterait-il donc à imaginer ?