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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/305

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sortions de table quand nous sommes arrivés j’ai plus besoin de me salir l’imagination que de manger, nous réparerons après, ce que j’aurai perdu.

Justine, envoyée par son maître chez madame de Gernande, vint avertir M. de Verneuil que, malgré l’état d’affaissement dans lequel se trouvait sa maîtresse qui venait de perdre six palettes de sang il n’y avait pas une heure, elle allait, soumise aux volontés de son époux, recevoir la compagnie qu’on lui annonçait. — Ah, ah ! tu viens de la saigner, dit Verneuil ? tant mieux ; j’aime infiniment à la voir dans cet état. Approchez, jeune fille, poursuivit-il en troussant Justine, pour lui prendre les fesses, venez ; je serai fort aise aussi de voir votre cul ; je le crois joli. Messieurs, continua-t-il en s’adressant à Gernande, à Bressac et à d’Esterval, je vous invite, pendant ce tems, à passer chez ma femme ; pardon, si je ne vous y présente pas ; mais soyez sûrs de sa soumission ; je vous exhorte à ne pas plus vous gêner chez moi que je ne vais le faire chez vous.

Eh bien ! dit Verneuil en entrant chez madame de Gernande, soutenu par ses bardaches, suivi d’une vieille, et dans l’état du monde le plus immodeste, vous mécontentez