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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/306

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donc toujours mon frère ? Il ne cesse de me porter des plaintes contre vous, et je n’arrive jamais que pour l’aider à vous mettre à la raison. Voilà madame, poursuivit-il en montrant Dorothée, qui, témoin de votre mauvaise conduite, vient de me certifier des choses qui devraient vous valoir les plus cruels tourmens, si mon frère, moins livré à sa bienfaisance, écoutait un peu plus sa justice ; allons, déshabillez-vous. Et Justine, exécutant l’ordre, offre, en un instant, sa pudique maîtresse aux regards effrontés de ce scélérat. Mettez-vous toutes deux dans le même état, dit Verneuil en s’adressant à Justine et à Dorothée, et, sur-tout, déguisez les cons. Pour vous, mes beaux enfans, continua-t-il en parlant aux bardaches, n’ôtez que vos culottes, le reste de vos habits vous parant au lieu de vous nuire, vous pouvez les garder ; j’aime tout ce qui me rappelle un sexe que j’idolâtre : si les femmes avaient des habits d’hommes, je ne les leur ferais peut-être pas ôter. Tout le monde obéissait ; Justine seule faisait quelque résistance ; mais un coup-d’œil effrayant de l’homme le plus terrible et le plus rébarbatif qu’elle eût encore vu, la détermina promptement. Verneuil place Justine et madame de