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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/308

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contraire, il faut que vous ne vous prostituyez à moi que pour une somme très-forte, il faut que vous cachiez cette clause à votre mari, et que vous m’assuriez que la somme que je vais vous donner ne sera employée par vous, qu’à des dépenses libertines ; il faut que vous me juriez sur-tout que pas un écu n’en sera destiné pour de bonnes œuvres… que vous n’en payerez, en un mot, que le crime. Que dites-vous de ma passion ? — Elle est singulière, monsieur ; mais croyez que j’ai assez de philosophie pour ne me surprendre d’aucune : j’accepte vos propositions ; j’aurai de mon côté mille fois plus déplaisir à m’amuser avec vous, et je vous fais le serment le plus sacré de ne dépenser votre argent qu’en débauches. — En infamies, madame, en infamies. — En tout ce qu’il y aura de plus affreux, je vous le jure. — Eh bien ! madame, voilà cinq cents louis, êtes-vous contente ? — Non, monsieur, ce n’est pas payer. — Ah ! délicieuse ! divine ! enchanteresse ! s’écria Verneuil ; en voilà mille de plus, et vous êtes la plus aimable femme que j’aye connue de mes jours !… Ah ! putain, je triomphe, et tu es à moi maintenant… Gitons, branlez mon vit, pendant que je manie le cul de cette garce… vous, victimes, restez