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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/311

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Et le paillard, entre les bardaches et Dorothée, s’irritait, s’enflammait, comme le taureau près de la génisse. Sotte créature ! s’écria-t-il en saisissant sa belle-sœur d’une main, et s’emparant de l’autre d’une discipline à cordelettes de boyaux très-noueux, qu’il avait toujours dans sa poche, femme pusillanime, tu ne sais donc rien souffrir ? eh bien ! tu seras punie de ta faiblesse ; et plaçant son vit furieux dans les mains de Justine, il lui ordonne de le branler, pendant que Dorothée, qu’il arme d’une seconde discipline, va rendre à son cul ce qu’il est prêt à entreprendre sur celui de sa belle-sœur, et que les ganimèdes exposeront leurs fesses à ses regards. L’opération commence. Le fouet, activement et passivement distribué, était une des plus vives passions de Verneuil ; vingt-trois minutes de suite son bras vigoureux se déploye sur le beau cul de la Gernande ; elle est déchirée, depuis le milieu des reins jusqu’aux talons ; on le lui rend avec usure ; le sang jaillit de toutes parts : rien n’était aussi singulier comme ce mêlange d’invectives d’un côté, de plaintes et de cris de l’autre. Trop occupée de sa besogne pour écouter la voix de son cœur, la malheureuse Justine secouait, tant qu’elle le