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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 3, 1797.djvu/312

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pouvait, l’énorme instrument, dont on lui avait confié le soin, sans oser demander la grace de sa maîtresse ; ce n’est pas qu’elle n’eût détourné ces coups terribles, si elle eut cru pouvoir le faire ; mais l’inflexibilité de l’ame des scélérats commençait à lui être trop connue pour qu’elle entreprît de fléchir celui-ci. Verneuil s’apperçoit pourtant de la maladresse de sa branleuse : Qu’est-ce donc que cette petite putain-là, dit-il en s’emparant d’elle ? ah ! garce, je vais t’apprendre si c’est ainsi qu’on branle un vit comme le mien ; et le remettant aux mains de Dorothée, ce n’est qu’à elle qu’il s’en rapporte sur la manière dont il faut doubler ou diminuer à propos les titillations du plaisir, pendant qu’à grands coups de martinet, le scélérat maltraite à outrance les douces et délicates fesses de notre intéressante Justine.

Aucun des instrumens, dont elle avait été flagellée dans son cours de libertinage, ne l’avait molestée comme celui-là ; chaque cinglon, s’imprimant d’une ligne au moins dans les chairs, y laissait, avec une épouvantable douleur, des traces aussi sanglantes, que si l’on se fût servi d’un canif. En un instant, elle est toute meurtrie ; Verneuil alors fixe