Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans moi, pour le prix assuré de ses faveurs, protection, secours, conseils et soulagement ; mais je ne lui ai pas dit que je m’engageais à la continence ; aux goûts qu’elle a dû voir en moi, elle a démêlé, ce me semble, que les garçons ne pouvaient être exclus de mes plaisirs, et je la supplie de trouver bon qu’ils y soient très-souvent en tiers. Un tel discours était un ordre pour la malheureuse Justine, et la soumission devint son seul lot. Quand on en fut à l’action, Justine s’apperçut qu’il ne s’agissait pas seulement de consentir, qu’il fallait encore se prêter : pendant que l’ex-jésuite enculait le bardache, il exigeait que Justine suçât le vit du jeune homme ; était-ce à elle qu’il avait affaire, il fallait alors que le ganimède gamahuchât la sodomisée. Ainsi, tantôt première actrice, et tantôt double, c’était sous toutes les formes, et de toutes les manières, que sa complaisance était à l’épreuve.

Quelques jours se passèrent sans diversion, et Justine, toujours respectée, paraissait gagner de plus en plus la confiance de son nouvel époux ; mais, dénuée de l’art qu’il aurait fallu pour le démêler et pour le conduire, ce fut elle, au contraire, qui fut séduite et pénétrée.