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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/138

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sa maîtresse. Dans chaque ménage il y avait une très-jolie servante qui se trouvait communément à ces assemblées libidineuses ; et là, ordinairement après un ample repas, on offrait à Vénus des sacrifices immondes, dont l’ordonnance et les détails ne peuvent appartenir qu’à des génies de moines.

La bande joyeuse venait de se réunir un jour, lorsque mon frère vint me trouver en hâte : Séraphine, me dit-il, es-tu curieuse de savoir à quoi ces bons religieux passent leur tems ? — Sans doute. — Mais, ma chère petite sœur, j’exige une condition, avant que de te faire jouir de ce spectacle. — Quelle est-elle ? — Tu me laisseras faire avec toi ce que nous leur verrons exécuter entr’eux ? — Et que font-ils, entr’eux ? — Tu le verras, ma sœur… Eh bien ! y consens-tu ? — Et le petit espiégle appuya sa proposition d’un baiser si chaud, sur mes lèvres, que les premiers symptômes du tempéramment de feu que m’avait donné la nature, se déclarèrent aussi-tôt en moi : je déchargeai dans les bras de mon frère. Le petit drôle, déjà très-au fait, profite de ma faiblesse, me précipite sur un lit, me trousse, écarte mes cuisses, et recueille dans sa bouche, avec empressement, les marques non