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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/182

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examiner son corps à leur maître, qui le touche et le manie brutalement, puis, l’enchaînent avec ses compagnes qu’elle est obligée d’aider tout de suite sans qu’il lui soit seulement permis de se reposer une minute de la marche fatigante qu’elle vient de faire. Roland l’approche alors ; il lui touche une seconde fois les cuisses, les tetons et les fesses, paitrit durement dans ses doigts toutes ces chairs tendres et délicates, l’accable de sarcasmes et de mauvaises plaisanteries, en découvrant la marque avilissante et peu méritée dont le cruel Rombeau avait autrefois flétrie cette malheureuse ; puis, s’armant d’un nerf de bœuf toujours là, il lui en applique soixante coups sur le derrière, qui, boursouflant et meurtrissant toute la peau, arrachent des cris à cette malheureuse, dont retentissent les voûtes sous lesquelles elle est. — Voilà comme tu seras traitée, coquine, dit cet infâme, lorsque tu manqueras à ton devoir ; je ne te fais pas sentir l’échantillon de ce traitement pour aucune faute déjà commise, mais seulement pour te montrer comme j’agis avec celles qui en font. Justine redouble ses cris ; elle se débat sous ses fers, et les cruelles ex-