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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/205

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je le sais ; peut-être même te le prouverai-je avant peu, Justine ; mais qu’importe, pourvu qu’on soit délecté. Y avait-il, par exemple, chère fille, quelque chose de plus naturel que de me voir jouir de toi : mais tu t’y opposes ; tu me prouves que j’abuse de mes droits ; que je deviens un monstre d’ingratitude en te violant, voilà la masse du crime augmentée : je n’écoute rien ; je brise tous les nœuds qui captivent les sots ; je t’asservis aux plus sales desirs ; et de la plus simple… de la plus monotone jouissance, j’en fais une vraiment délicieuse. Soumets-toi donc, putain ; soumets-toi ; et, si jamais tu reviens au monde sous le caractère du plus fort, abuses de même de tes droits, et tu connaîtras de tous les plaisirs, le plus délicieux et le plus vif. Roland, à ces mots, passe autour du cou de Justine, une corde qu’il avait apportée, et l’encule, en serrant si prodigieusement cette corde, qu’il la laisse sans connaissance : qu’importe, il avait déchargé ; et le vilain, sans s’inquiéter des suites, ne s’en retira pas avec moins de calme.

Il y avait six mois que notre héroïne était dans cette maison, servant de tems en tems aux indignes débauches de ce scélérat, lors-