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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/237

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time respire dans ces lieux d’horreur ; daignez prendre pitié d’elle, et délivrez-la le plutôt qu’il vous sera possible ; elle expire… On écoute : Justine pousse de nouveaux cris ; on cherche la pierre qui bouche le caveau ; notre prisonnière l’indique comme elle peut… elle se lève enfin. Au nom du ciel, sauvez-moi d’ici, dit Justine… Quoi !… Justine, dit une voix de femme. — Elle-même, sauvez-la du cruel traitement où notre maître commun l’a condamnée. — Il ne règne plus sur nous, répond la même femme que Justine reconnaît pour une de ses anciennes compagnes ; le ciel nous en a délivré… Viens jouir de la prospérité commune que cet évènement nous donne à tous. Une échelle se descend aussi-tôt, et voilà Justine remontée dans l’affreux boudoir de Roland ; elle s’imagine être déjà dans le monde en revoyant ce caveau dans lequel elle ne descendait jamais sans se croire à mille lieues de l’univers. Sa camarade l’embrasse ; les deux hommes qui l’accompagnent, s’empressent de lui apprendre que Roland est enfin parti ; et que le nouveau chef de cette maison est maintenant Delville, homme doux et sensible, dont les premiers soins ont été de réparer toutes les atrocités de son prédécesseur.