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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/238

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C’est par les ordres de cet honnête individu que tout se fouille avec exactitude ; c’est par ses bontés… par son zèle, que tout se calme et se civilise dans ce séjour, où des crimes assez grands se commettent déjà, dit Delville, sans les accompagner d’épisodes inutiles, et qui font frémir la nature.

Justine remonte au château, pleine d’espérance et de joie ; on la soigne… on la restaure… on lui demande ses dernières aventures ; elle les raconte ; et dès le même soir elle est établie, comme ses compagnes, dans de très-bonnes chambres où l’on ne les occupe plus qu’à la taille des pièces de monnaie, métier moins fatigant, sans doute, que celui qu’elles exerçaient auparavant, et dont elle était récompensée, ainsi que les autres, par tout plein d’égards et par une excellente nourriture.

Au bout de deux mois Delville, successeur de Roland, fit part à toute la maison de l’heureuse arrivée de son confrère à Venise : il y était établi ; il y avait réalisé sa fortune, et y jouissait de tout le repos… de tout le bonheur dont un homme pouvait se flatter. Il s’en fallut bien que le sort de celui qui le remplaçait fut le même. Le malheureux Delville