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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/262

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nocente, et qu’il ne pouvait accuser que de faiblesse dans tout ce qui venait de se passer.

En réfléchissant aux avis de Valbois, Justine crut reconnaître qu’ils étaient d’autant meilleurs, qu’il paraissait aussi certain qu’elle avait l’air coupable, comme il était constant qu’elle ne l’était pas ; que la seule chose qui parla en sa faveur (la recommandation faite à Dubreuil à l’instant de la promenade), mal expliquée par lui, assurait-on, à l’article de la mort, ne deviendrait plus une preuve aussi forte qu’elle avait pu se l’imaginer. Ces considérations la décident aussi-tôt, elle en fait part à Valbois, qui continue de les approuver. Je voudrais, lui dit cet honnête jeune homme, que Dubreuil m’eût chargé de quelques dispositions favorables pour vous, je les remplirais avec le plus grand plaisir ; je voudrais même qu’il m’eût dit que c’était à vous qu’il devait le conseil de me faire garder sa chambre ; mais il n’a rien fait de tout cela. Je suis donc contraint de me borner à la seule exécution de ses ordres ; les malheurs que vous avez éprouvé pour lui m’engageraient à faire quelque chose de moi-même, si je le pouvais, mademoiselle, mais je commence le commerce, je suis jeune, ma fortune est bornée,