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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/295

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de mort, si elle veut conserver ce fruit inutile, comme dans l’île d’Othaïti, où les femmes de la société des arréoïs sont foulées aux pieds, si elles laissent voir le jour[1] à leurs enfans, ou si elles ne les tuent pas dès qu’ils sont nés.

2°. Il faut ensuite que des commissaires fassent régulièrement des visites annuelles chez tous les paysans, et soustraient impitoyablement ce que chaque père de famille a de trop ; ces visites seront inattendues… imposantes ; et le bourreau qui suivra toujours ceux qui la feront, massacrera sans pitié tout le superflu d’une maison. Chaque famille ayant plus qu’il ne lui faut de trois enfans, ce sera l’excédant de ce nombre qui tombera sans pitié sous le fer exterminateur des commissaires. Ne craignez pas, avec de telles précautions, que ce paysan ose maintenant donner l’existence à plus d’enfans que ne lui en permettra la loi ; chargez-le fortement d’impôts, s’il l’enfreint, allez plus loin, s’il s’accoutume à la braver ; massacrez sa femme à ses yeux, et n’oubliez pas que tous les malheurs d’un gouvernement

  1. Voyez les Voyages de Cook.