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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/301

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4°. Une autre opération, plus nécessaire encore que tout ce qui précède, est la suppression totale de vos aumônes publiques ou particulières : je voudrais qu’il y eût une forte amende décernée contre celui qui oserait se livrer à cette pernicieuse action, quand on lui en aurait démontré les inconvéniens. Nous nous plaignons des mendians, et nous les alléchons par des charités. Ne ririons-nous pas d’un imbécille qui se plaindrait d’être incommodé par des mouches, et qui, pour les chasser, s’environnerait de rayons de miel ? Point d’aumône, je le répète ; gardons-nous d’entretenir la fénéantise ; souvenons-nous que si ce polisson de Jésus l’a prêché, c’est qu’il n’était lui-même qu’un mendiant… qu’un vagabond, à qui les Romains, au lieu du mépris dont ils l’entourèrent, auraient dû décerner le plus cruel et le plus humiliant des supplices. On proposa, sous Louis XIV, d’exterminer tous les pauvres, de les pendre tous sans pitié. Ce projet, digne d’un règne aussi sage, aurait influé sur notre siècle, et nous ne serions pas aujourd’hui rongés de cette pullulente vermine. Osons revenir à ce sublime projet, et persuadons-nous bien qu’en le remplissant avec exactitude, nous prévien-