Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’être trompé comme il vient de l’être ; plutôt que de s’exposer à mourir de faim comme cultivateur, ou à être pendu comme mendiant, le malheureux s’engagera à tout ; et le voilà redevenu cerf. Mais, quoique dans les fers, quoique simplement réduit à la plus simple subsistance, peut-être va-t-il se remettre à pulluler encore. Renouvelez alors toutes vos entraves, la victime est à vous ; vos moyens seront bien plus simples. Promulguez une loi sur les mariages, qui ne les permettent qu’à trente ans… qui les interdise à la plus légère apparence de parenté. Continuez vos suppressions du supplément de la progéniture ; que la confiscation des biens du délinquant soit toujours au profit du maître, afin qu’insensiblement la race s’éteigne, et que le seigneur accapare toutes les propriétés. Plus aucune crainte de sédition ou de révolte désormais ; voilà vos insurgens ou sous le joug, ou sous le glaive ; et, dans tous les cas, réduits à moitié. Qu’un gouvernement despotique veille maintenant sur ces opérations, les consolide par les plus violens moyens, et voilà votre pays tranquille ; voilà l’hydre absorbée, et la paix maintenue.

Vous bandez, monseigneur, dit la Dubois.