Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fesses à tour-de-bras, et lui comprimant fortement la gorge, il faut, en ce cas, faire disparaître la décoration centrale de cette chambre. Occupez-vous, l’abbé, à remettre à la place l’infernale machine qui brûle, coupe et brise les os tout à-la-fois ; celle dont nous nous servîmes il y a huit jours, avec cette jeune fille, si belle, si douce et si sage. Je sais ce que monseigneur veut dire, répondit l’aumônier ; mais ces préparatifs sont un peu longs. — Eh bien ! nous souperons pendant ce tems-là ; n’es-tu pas de cet avis, Dubois ? — À vos ordres sur tous les points, monseigneur ; vos intentions seront toujours les miennes : mais je connais Justine, et je crains les délais. — Je te réponds de tout ; cessera-t-elle, d’ailleurs, d’être sous nos yeux ? Et pendant que l’abbé prépare les nouveaux instrumens de supplices, on passe dans une salle à manger. Quelle débauche !… quelle intempérance ! mais Justine eut-elle à s’en plaindre, puisqu’elle lui sauva la vie ? Excédés de vin et de nourriture, l’évêque et Dubois tombent ivres-morts avec les débris de leur souper. À peine notre héroïne les voit-elle dans cet état y qu’elle saute sur le mantelet et sur le jupon que vient de quitter la Dubois, pour être