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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/98

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trappe que déguisait à tous les yeux le bouquet de bois dans lequel elle était pratiquée.

La chûte était considérable.; mais elle avait été si douce, qu’à peine avait-elle pu s’en appercevoir. Elle se trouvait, avec sa voleuse, dans un vaste souterrain, creusé à plus de cent toises aux entrailles de la terre, mais beau, et parfaitement meublé. — Qu’est ceci, Séraphine, dit un gros et grand homme, assis devant un bon feu ? quel est l’individu qui t’accompagne dans notre demeure ? — C’est une petite dupe, répondit la voleuse ; je l’ai attendrie, elle m’a donné l’aumône ; je lui ai dérobé son argent, elle a couru après moi, et, nous trouvant toutes deux, au même instant, sur la trappe, nous sommes arrivées ensemble. Capitaine, cette fille nous sera utile, et je ne suis pas fâchée de la rencontre. — Cela pourrait effectivement nous convenir, répondit le chef en faisant approcher Justine ; elle n’est pas mal ; et, ne fît-elle que servir aux amusemens de la compagnie, ce serait toujours un poste à remplir… Et Justine fut aussi-tôt entourée d’hommes, de femmes… d’enfans, de tout âge et de toute figure, mais dont la mauvaise mine ne lui donnait pas une haute opinion de la société où elle se trou-