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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/103

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propre de l’ignorance de préférer l’inconnu, le fabuleux, le merveilleux, l’incroyable, le terrible même, à ce qui est clair, simple, et vrai. Le vrai ne donne pas à l’imagination des secousses aussi vives que la fiction ; le vulgaire ne demande pas mieux que d’écouter les fables absurdes que nous lui débitons ; les prêtres et les législateurs en inventant des religions, et en forgeant des mystères, ont bien servi le peuple à son gré ; ils se sont attachés par là des enthousiastes, des femmes, des ignorans ; de pareils individus se payent aisément de raisons qu’ils sont incapables d’examiner ; l’amour du simple et du vrai ne se trouve que dans le petit nombre de ceux dont l’imagination est réglée par l’étude et par la réflexion. Non, non, mesdames, rassurez-vous, il n’est point de Dieu, l’existence de cette infâme chimère est impossible à supposer, et toutes les contradictions qu’elle renferme, suffisent à la culbuter au plus léger examen que nous daignons en faire.

Pendant cette discussion, le moine assis entre Clairwil et moi, ainsi que je viens de vous le dire, branlait à-la-fois nos deux culs… Le beau derrière, disait-il en parlant