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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/105

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d’implorer grace. Alors, Clairwil demanda si la partie d’impiété qu’elle desirait, aurait également lieu de cette manière. Bien mieux qu’ailleurs, dit le carme, nous vous ferons faire chez nous tout ce que vous voudrez. Mon cher, dit Clairwil, comme nous ne voulons pas venir en vain, vas demander à ton supérieur si ce que nous desirons est possible ; explique-lui bien tout ; nous attendons ta réponse.

Juliette, me dit Clairwil, dès que le moine fut dehors, tu sens que ce coquin-là m’a trop bien foutue pour que je ne lui desire pas la mort… et la plus affreuse, sans doute. — Oh ciel ! tu complotes déjà contre ce malheureux. — L’horreur que j’ai pour les hommes quand ils m’ont satisfaite, se mesure aux plaisirs que j’en ai reçus, et il y avait bien long-tems que je n’avais aussi délicieusement déchargé… il faut qu’il meure. Deux moyens s’offrent à mon esprit pour le perdre : celui de le faire mettre in pace, par son supérieur ; il ne s’agit pour cela que de faire sentir à ce chef combien il est dangereux d’avoir chez lui un homme capable de révéler, comme Claude l’a fait avec nous, tous les secrets de la maison ; mais par