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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/106

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ce moyen, il ne me restera plus rien de lui ; et j’ai des projets sur son merveilleux engin. — Mais si tu le fais mourir, comment ces projets s’exécuteront-ils ? — Le plus facilement du monde : engageons-le de venir passer vingt-quatre heures à ta terre ; on verra le reste… Oh Juliette ! quel beau godmiché que le vit de ce bougre-là ? Et comme mon amie ne voulut pas s’expliquer davantage, en attendant le retour du moine, nous nous amusâmes à fouiller son manoir.

On n’a pas d’idée de ce que nous y trouvâmes d’estampes et de livres obscènes : le premier que nous apperçûmes, fut le Portier des Chartreux, production plus polissonne que libertine, et qui, néanmoins, malgré la candeur et la bonne-foi qui y règne, donna, dit-on, au lit de la mort, des repentirs à son auteur… Quelle sottise ! l’homme capable de se repentir en ce moment de ce qu’il osa dire ou écrire pendant sa vie, n’est qu’un lâche, dont la postérité doit flétrir la mémoire.

Le second, fut l’Académie des Dames, ouvrage dont le plan est bon, mais l’exécution mauvaise ; fait par un homme timide, qui avait l’air de sentir la vérité, mais qui