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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/114

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ne vous laisserait pas dans le désordre et le libertinage qui vous le procure. Monsieur, dis-je à cet homme, en l’interrompant : le ton que vous prenez n’est guères, ce me semble, celui de quelqu’un qui sollicite des secours… Doucement, Juliette, reprit Bernole, il est possible que je demande des secours, et très-possible en même-tems que j’aie avec vous des droits qui m’autorisent au ton dont vous vous plaignez. — Quelque soit votre rang, apprenez, monsieur. Apprenez vous-même, Juliette, que si je viens implorer des secours près de vous, je vous honore en vous les demandant ; jetez les yeux sur ces papiers, mademoiselle, et vous y verrez à-la-fois, et le besoin que j’ai de ces secours, et le droit que j’ai de les demander à vous. Oh ciel ! que vois-je, interrompis-je, après avoir parcouru ces papiers… quoi, ma mère !… elle fut coupable…… et c’est avec vous ? — Oui, Juliette, je suis votre père, reprit Bernole avec vivacité… c’est moi qui vous donnai le jour ; j’étais le cousin de votre mère ; mes parens me destinaient à elle, un mariage plus avantageux se présenta, elle fut sacrifiée ; elle était déjà grosse de vous ; nous osâmes tromper votre