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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/117

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beau se dire mon père, il n’en fallait pas moins, pour le contenter, ou diminuer mon trésor, ou implorer, pour ce malheureux, un ministre qui, aussi dur, aussi inflexible que moi sur ces sortes de réclamations, ne pouvait pas souffrir que je l’importunasse pour lui en faire. Assurément je ne pouvais pas douter que le personnage dont il s’agissait ne fut l’auteur de mes jours ; j’en avais la preuve sous les yeux, mais la nature était muette ; j’avais beau l’interroger, elle ne m’inspirait rien pour cet original. Monsieur, lui dis-je fermement, tous les contes que vous me faites peuvent être vrais, mais je ne vois pas la plus petite nécessité à ce que je les entende, j’ai d’invariables principes qui m’éloignent, malheureusement pour vous, de cette commisération que vous implorez ; quant aux titres de paternité que vous établissez vis-à-vis de moi, les voilà, monsieur, je vous les rends, en Vous assurant que je n’en ai pas le moindre besoin ; que j’aie un père, que je n’en aye pas, tout cela est pour moi d’une indifférence dont vous pourriez difficilement vous faire une idée. Je vous conseille donc, monsieur, de me débarrasser fort vite de votre présence, à moins