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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/119

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ceux qui cherchent à les attendrir. Semblables à cette espèce de bois que l’on met au feu pour le rendre plus dur, c’est dans l’élément même qui paraîtrait devoir les consumer, qu’ils retrouvent un nouveau degré de force. Bernole, au lieu d’exciter en moi les sentimens de la compassion, était au moment d’y faire naître cette commotion lubrique, née du refus de procurer un bien ; imparfaite image de celle qui arrive à nous, par l’action du mal. Mes regards qui n’étaient encore que ceux de l’indifférence, s’enflammèrent bientôt de plaisir ; ce chatouillement perfide qui nous délecte à l’idée, au souvenir ou au complot d’une mauvaise action, vint glisser sur mon cœur[1] ; mes sourcils se froncent, ma respiration se presse, et sentant que je deviens plus dur, parce que je commence à l’être avec volupté…… parce que je bande enfin… Je vous ai déclaré, mon ami, dis-je à ce manant, que je vous méconnaissais, que je vous méconnaîtrais toujours, et que je ne donne

  1. Voyez le physique de ces effets, expliqué plus haut.