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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/123

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ne fut plus possible de les contenir. Un boudoir s’ouvre ; quelques individus secondaires se joignent à nous, et mon cul reçoit la double offrande de deux monstres qu’irritait ma perfide imagination : un bon de cinq cent mille francs me fut aussitôt remis, avec promesse du double le jour de l’exécution.

Elle me chatouillait trop pour la reculer ; je vole à ma terre : j’écris à Bernole, que la tendresse filiale vient enfin d’entr’ouvrir mon ame ; la pureté de l’air de la campagne adoucit, je crois, cette férocité dont celui de Paris souille nos cœurs, lui mandais-je ; venez me voir au sein de la nature, et vous éprouverez bientôt tout ce qu’elle m’inspire pour vous. Mon homme arrive… Vous n’imaginez pas à quel point je jouissais de le tromper… J’en étais exactement dans l’ivresse ; mon premier soin est d’étaler à ses yeux tout le luxe dont j’étais environnée ; de séduisantes caresses achèvent d’étourdir Bernole : comment, lui dis-je, après un excellent souper, comment réparer tous les torts que ma mauvaise tête m’a fait commettre envers vous ? Faut-il vous l’avouer, Bernole ? je me suis crains ; j’ai des précautions bien sévères à garder ; je suis la confi-