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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/137

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que vous vous ferez d’un cinisme toujours prononcé, dissipera bientôt cette faiblesse ; et pour vous en guérir, je vous exhorte à faire parade de vos écarts, à vous montrer souvent nue en public, à affecter le plus grand désordre dans la manière de vous habiller ; insensiblement vous finirez par ne plus rougir de rien : quand la fermeté des principes se joindra aux procédés que je vous conseille, tout se dissipera, tout s’applanira petit à petit, et vous ne sentirez plus que du plaisir où vous éprouviez jadis de la honte.

Des choses plus sérieuses succédèrent à cette discussion ; Saint-Fond m’annonça que le mariage d’Alexandrine sa fille, avec son ami Noirceuil, allait enfin se terminer, et que d’accord avec son gendre, la jeune personne demeurerait trois mois dans ma maison pour y être instruite et formée aux goûts du nouvel être avec lequel on allait l’unir. Nous vous prions, Noirceuil et moi, poursuivit Saint-Fond, de mettre cette petite ame au même point que la vôtre. Ne lui refusez aucun soin, aucun conseil, aucun exemple ; peut-être Noirceuil la conservera-t-il, s’il la trouve aussi ferme que vous, à coup sûr il ne la gardera pas long-