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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/139

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ces gens-là ont-ils donc de talens, et quelle nécessité il y a-t-il de leur en donner ? Diminuons bien plutôt leur nombre ; la France a besoin d’une vigoureuse saignée, et ce sont les parties honteuses qu’il faut attaquer. Pour parvenir à ce but, nous allons d’abord vivement poursuivre la mendicité ; telle est la classe où se trouvent presque toujours les agitateurs : nous démolissons les hôpitaux, les maisons de piété ; nous ne voulons pas laisser au peuple un seul asyle qui puisse le rendre insolent. Courbé sous des chaînes mille fois plus lourdes que celles qu’il porte en Asie, nous voulons qu’il rampe en esclave, et il n’y aura sorte de moyens que nous ne mettions en usage pour y réussir. Ces moyens seront longs, dit Clairwil, et si vous avez besoin d’une diminution subite, il en faut de plus prompts… La guerre… la famine… la peste. Le premier est sûr, dit Saint-Fond, nous allons avoir la guerre : nous ne voulons pas du dernier, parce qu’il serait à craindre que nous nous en trouvassions les premières victimes. Quant à celui de la famine, l’accaparement total des grains auquel nous travaillons, en nous comblant d’abord de richesses, va bientôt réduire le