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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/167

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core quelque vigueur. Ah ! je ne peux plus foutre, m’écriai-je. — Eh bien ! tu les branleras, ils te branleront ; tu les suceras, ils te suceront ; il y aura toujours du foutre de répandu sur tes autels impies de cette effroyable putain. Pour moi, continua-t-elle, je ne te ressemble pas, il s’en faut : à quelque point que j’aie été limée, je brûle encore du besoin d’être foutue ; les flots de sperme qui m’ont inondé le cul et le con, n’ont fait que m’enflammer ; je brûle… Plus l’on fout, à mon âge, et plus l’on veut foutre : ce n’est que le foutre qui appaise l’inflammation causée par le foutre ; et quand une femme a le tempéramment que m’a donné la nature, ce n’est qu’en foutant qu’elle peut être heureuse. Le putanisme est la vertu des femmes ; nous ne sommes créées que pour foutre ; malheur à celle qu’une stupide vertu enchaîne encore à de plats préjugés ; victime de ses opinions et de la froide estime qu’elle attend presque toujours en vain des hommes, elle aura vécu sans plaisir et mourra sans être regrettée. Le libertinage des femmes fut honoré sur toute la terre ; par-tout il eut et des sectateurs et des temples ; ah, comme je deviens sa zélatrice !