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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/183

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autant de sectateurs de la religion chrétienne, que vous semblez l’imaginer ; le triage serait bientôt fait. Un an dans l’ombre et le silence me suffirait à l’établir, et je n’éclaterais que sûr de mon fait. — Cette saignée serait prodigieuse. — J’en conviens, mais elle assurerait à jamais le bonheur de la France ; c’est un remède violent administré sur un corps vigoureux : en le tirant promptement d’affaire, il lui évite une infinité de purgations, qui, trop multipliées, finissent par l’épuiser tout à fait.

Soyez bien certains que toutes les plaies qui déchirent la France depuis dix-huit cents ans, ne viennent que des factions religieuses[1]… À vous entendre, comte, dit Noirceuil, vous n’aimez pas infiniment la religion. — Je la vois peser sur les peuples comme une des plaies dont la nature afflige quelquefois les hommes, et si je n’aimais pas autant mon pays, j’abhorrerais moins tout ce

  1. Comme il serait aisé de prouver que la révolution actuelle n’est l’ouvrage que des jésuites, et que les orléanais-jacobins qui la fomentèrent, n’étaient et ne sont encore que des descendans de Loyola. Note ajoutée.