Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tout ce que vous y mettrez de métaphisyque ne sera plus qu’illusoire, fruit de votre orgueil bien plus que de la nature, et que le plus léger examen doit dissiper comme un souffle. Ne traiteriez-vous pas de fou, l’homme qui, de sang froid, vous assurerait qu’il n’aime d’un œillet que l’odeur, mais que la fleur lui est indifférente ; il est impossible d’imaginer dans quelles erreurs on tombe, en s’attachant ainsi à toutes les fausses lueurs de la métaphisyque.

Mais y m’objectera-t-on, peut-être, ce culte exista de tous tems ; les Grecs et les Romains firent des divinités de l’Amour et de sa mère. Je réponds à cela, que ce culte put avoir chez eux les mêmes principes que chez nous ; les femmes prédisaient aussi l’avenir chez les Grecs et chez les Romains. De-là, sans doute, sont nés le respect, et le culte du respect ainsi que je l’ai fait voir. Il faut très-peu, d’ailleurs, s’en rapporter aux Grecs et aux Romains, sur les objets de culte ; et les peuples qui adoraient la merde sous le nom du Dieu Stercutius, et les égoûts sous celui de la déesse Cloacine, pouvaient bien adorer les femmes si souvent