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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/244

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a beaucoup d’hommes à qui j’en ferai prendre avec plaisir.

Venons maintenant aux poisons, dit la Durand, s’il est quelque fois beau de travailler à la progéniture de l’espèce humaine, il est plus souvent délicieux d’en arrêter le cours.

Ne mettez donc point ces deux actions sur la même ligne, dis-je à la Durand, l’une est horrible, l’autre est divine ; ce n’est point pour travailler à la progéniture que nous achetons ces philtres, c’est pour doubler notre lubricité ; et cette progéniture, bien constamment abhorrée, c’est pour la détruire avec délices que nous allons acheter ce qui suit :

Embrassez-moi, dit la Durand, voilà les femmes que j’aime, plus nous nous connaîtrons, et plus, j’espère, nous nous conviendrons mutuellement. Ces poisons étaient en très-grand nombre, classés chacun suivant leur genre. Dans la nomenclature des premiers que nous parcourûmes, la Durand nous fit remarquer particulièrement la poudre du crapaud verdier ; les effets qu’elle nous en raconta irritèrent tellement notre imagination, que nous témoignâmes sur-le-