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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/259

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la Durand, je vous connais maintenant pour des femmes philosophes, qui ne voyent la désorganisation de la matière que comme une opération de chimie ; et le puissant intérêt des résultats l’emporte dans vous sur le prétendu crime que trouvent les sots dans cette action… Je vais manipuler ; la Durand saisit, l’un après l’autre, les enfans qui étaient dans ce berceau ; elle les pend au plafond par les pieds, et les déchire à coups de verges ; la bouche de ces infortunés se couvre d’écume, la sorcière recueille précieusement cette mousse, et nous la vend cent louis, en nous certifiant que de tous les poisons qu’elle compose, celui-là est le plus violent, et c’était vrai. Les enfans expirèrent, sans que la Durand, qui les laissa toujours acrochés, eut seulement l’air de s’en douter. Heureux flegme du crime, voilà où il faut être pour vous commettre avec délices !

Oh ! ma chère amie, dit Clairwil, en réfléchissant sur tout ce qu’elle venait de voir, vous avez là de terribles secrets. J’en ai bien d’autres, mesdames, répondit la Durand, la vie des hommes est entre mes mains ; je puis répandre des pestes, empoi-