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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/262

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pas à l’analiser. Aussi matérialiste sur le systême de l’ame que sur celui de la divinité, je vous avouerai, nous dit la Durand, qu’après avoir lu avec attention toutes les rêveries des philosophes sur cet article, j’en suis revenue à me convaincre que l’ame de l’homme, absolument semblable à celle de tous les animaux, mais autrement modifiée dans lui à cause de la différence de ses organes, n’est autre chose qu’une portion de ce fluide éthéré, de cette matière infiniment subtile, dont la source est dans le soleil. Cette ame, que je regarde comme l’ame générale du monde, est le but le plus pur qui soit dans l’univers : il ne brûle point par lui-même, mais en s’introduisant dans la concavité de nos nerfs, où est sa résidence habituelle, il imprime un tel mouvement à la machine animale, qu’il la rend capable de tous les sentimens et de toutes les combinaisons ; c’est un des effets de l’électricité dont l’analyse ne nous est pas encore suffisamment connue, mais ce n’est qu’absolument pas autre chose ; à la mort de l’homme, comme à celle des animaux, ce feu s’exhale, et se réunit à la masse universelle de la même matière toujours existante, et