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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/266

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Vous me donnerez donc deux jeunes filles, dis-je, car je n’aime à faire que sur mon sexe ce que cette putain veut faire aux hommes ; je les enconnerai avec des godmichés semblables, et votre silphe leur déchirera le corps avec des martinets d’acier également rouges ; on me fouettera pendant l’opération… Cinquante louis par fille, dit la Durand ; nous payâmes, et dans moins de dix minutes tout fut en train. Rien de joli comme es petites filles qu’on me donna, et rien de féroce comme les procédés du silphe ; les malheureuses victimes expirèrent dans nos bras, et notre délire à l’un et l’autre devint impossible à peindre ; le silphe et les cadavres disparurent, mais rien ne nous appaisait. Clairwil, échevelée comme une bacchante, écumait de luxure, et je n’étais guères plus calme. La Durand nous conjura de nous livrer à quelqu’autre passion, et que si cela nous plaisait, elle nous ferait, pendant ce tems-là, observer par des libertins. Donnez une victime à chacune, répondîmes-nous, et les examinateurs seront contens ; on m’amène une fille, charmante, nue et garottée ; un semblable holocauste, du sexe masculin, est offert à ma compagne : nous