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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/268

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homme qui avait à-peu-près le même goût, il faisait un trou dans un cœur encore palpitant, y fourrait son vit, et y déchargeait. Cela pouvait être charmant, dit Clairwil, mais moins joli que ce que je fais ; tâtes-en, Juliette, je t’en conjure.

Rien n’est tel que l’exemple sur une imagination comme la mienne ; il décide, il encourage, il électrise : j’eus promptement éventré ma victime, et son cœur palpitant fut bientôt dans mon con ; mais les voies, plus étroites que celles de ma compagne, résistèrent, je ne pus jamais l’introduire ; coupe-le, me dit Clairwil, en voyant mon embarras, pourvu qu’il en entre une partie c’est tout ce qu’il faut ; j’exécute, et par les mêmes procédés que Clairwil, je m’enfonce une moitié de cœur dans la matrice. L’affreuse coquine avait raison, il n’est point de godmiché qui vaille cela ; il n’en est point qui ait autant de chaleur et d’élasticité… Et le moral, mes amis, comme il est embrâsé par ces horreurs… Oh ! oui, oui, je l’avoue, Clairwil avait une excellente idée, et depuis bien long-tems je n’avais si délicieusement déchargé. Au bout d’une heure passée, dans ces infamies, nous fîmes