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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/295

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nence forcée de ce genre de plaisir, j’en avais éprouvé les plus violens besoins ; il se manifestaient par des picottemens dans cette partie, assez violens pour me contraindre à les appaiser par des godmichés, et Chabert me rendit la vie ; s’appercevant de l’extrême plaisir qu’il me faisait, il prolongea sa jouissance, et le fripon, jeune et vigoureux encore, me déchargea trois fois de suite dans le cul. Conviens qu’il n’y a que cela de bon, Juliette, me dit-il en se retirant ? Oh, l’abbé ! à qui le dis-tu ? quelle plus fidelle zélatrice de la sodomie pouras-tu rencontrer de tes jours ! Il faut nous voir, mon cher, il le faut absolument. — Oui, Juliette, il le faut ; et je veux que vous ayez doublement à vous louer de ma rencontre. Comment cela ? — J’ai des amis. — Et vous me destinez à être leur putain ? — Ce parti convient mieux à un physique comme le vôtre, que celui que vous avez pris. — Oh ! combien m’est précieuse la justice que tu me rends. Quel triste rôle à jouer dans le monde, que celui d’une honnête femme ; ce titre seul suppose la bêtise. Toute femme pudique est une imbécille qui, manquant de force pour secouer ses préjugés, y reste ensevelie