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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/296

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par stupidité ou par défaut de tempérament, et n’est dès-lors qu’un être manqué par la nature, ou qu’une erreur de ses caprices. Les femmes, machines de l’impudicité, sont nées pour l’impudicité, et celles qui s’y refusent, ne sont faites que pour languir dans le mépris.

Chabert connaissait mon mari ; il me le peignit comme un bigot, et m’engagea vivement à semer quelques roses sur les épines de l’hymen ; il savait que M. de Lorsange devait aller le lendemain dans une de ses terres, il me conseilla de profiter de ce moment pour venir voir, dans une campagne où il me mènerait, un échantillon de nos débauches parisiennes. Ce que vous faites ici est affreux, dis-je, en persifflant, vous dérangez tous mes projets de vertu ; devez-vous flatter mes passions ; devez-vous m’applanir la route du crime ; devez-vous enlever une femme à son mari ?… Vous en répondrez sur votre conscience ; cessez vos entreprises, il en est tems ; ce ne sont que des projets : je n’ai qu’à consulter un directeur moins perverti que vous, il m’apprendra à résister à des desirs aussi criminels ; il me prouvera qu’ils ne sont les fruits que d’une ame cor-