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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/305

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demain de mon arrivée, je fis dire en conséquence à la signora Diana, la plus célèbre appareilleuse de Turin, qu’une jeune et jolie française était à louer, et que je l’engageais à me venir voir, pour prendre mes arrangements ; la maquerelle ne manqua point ; je lui fit part de mes projets, et lui déclarai que de quinze à vingt-cinq, je me donnais pour rien, quand on me garantissait la santé ; que je prenais cinquante louis de vingt-cinq à trente-cinq ; cent de trente-cinq à soixante ; et deux cents de soixante au dernier âge de l’homme ; qu’à l’égard des fantaisies je les satisfaisais toutes, que je me prêtais même aux fustigations… Et le cul, ma belle reine, me dit la signora Diana, et le cul ? c’est qu’il est bien recherché en Italie ; vous gagnerez plus d’argent avec votre cul, en un mois, si vous le prêtez, qu’en quatre ans, si vous ne présentez que le con. J’assurai Diana, que parfaitement complaisante sur cet objet, au moyen du double, je serais parfaitement aux ordres de mes sectateurs. Je ne fus pas longtems sans être produite, Diana me fit dire, dès le lendemain, de me trouver chez le