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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/321

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Italie. Mieux à son aise dans sa maison, plus à même d’employer des tiers ou des restaurans, dont il n’avait apparemment osé faire usage chez moi, le libertin en était venu à son honneur ; et le charmant cul d’Augustine, après avoir été vigoureusement fouetté, avait fini par être foutu. L’extrême complaisance de ce bel enfant, avait tellement enflâmé le pauvre Duc, qu’il l’avait comblée de présens, et qu’il lui avait absolument donnée toute sa confiance. Maîtresse de toutes les clefs, la coquine avait décampé avec la cassette, dans laquelle nous trouvâmes plus de cinq cents mille francs. Après une telle capture, vous comprenez facilement, mes amis, que nous ne restâmes pas long-tems dans le voisinage, quoique le danger fût bien médiocre. Il ne s’agit, en Italie que de changer de province pour être à l’abri de la justice : celle d’un état ne peut plus vous poursuivre dans l’autre ; et comme l’on change d’administration tous les jours, et souvent deux fois par jour, le crime commis à la dinée, ne peut être poursuivi le soir. Rien n’était aussi commode pour des voyageurs comme nous, qui,