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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/329

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phalite, où elles étaient situées, n’étaient que des volcans mal éteints ; c’était un sol égal à celui-ci : pourquoi donc s’obstiner à voir du surnaturel, quand ce qui nous entoure peut être produit par des moyens si simples ? D’autres idées, nées de l’influence du climat, se présentèrent de même à moi ; et quand je vis qu’à Sodome comme à Florence, qu’à Gomorrhe comme à Naples, et qu’aux environs de l’Etna comme à ceux du Vésuve, les peuples ne chérissent et n’adorent que la bougrerie, je me persuadai facilement que l’irrégularité des caprices de l’homme ressemble à ceux de la nature, et que, par-tout où elle se déprave, elle corrompt aussi ses enfans[1] : alors je me crus

  1. Une question importante s’offre ici ; sa décision ne serait pas, ce me semble, au-dessous de l’attention des gens de lettres, et nous la leur proposons avec l’envie de la voir résolue par eux. La corruption des mœurs vient-elle, chez un peuple, de la mollesse de son gouvernement, de son assiète ou de son excessive population dans les grandes villes ? Malgré ce qu’établit ici Juliette, ce n’est pas de l’assiète d’où la corruption morale dépend, puisqu’il y a autant