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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/338

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pour satisfaire à-la-fois, et nos besoins et nos plaisirs. Quels sont ses droits pour mériter de nous, plus que le bétail de nos basses-cours. La seule différence que nous y voyons, me disaient ces peuples sensés, c’est que nos animaux de ménage peuvent mériter quelqu’indulgence par leur douceur et leur soumission, au lieu que les femmes ne méritent que de la rigueur et de la barbarie, vu leur état perpétuel de fraude, de méchanceté, de trahison et de perfidie. Nous les foutons d’ailleurs, et que peut-on faire de mieux d’une femme qu’on a foutue, sinon de s’en servir comme d’un bœuf… d’un âne, ou de la tuer pour s’en nourrir ? En un mot, ce fut-là où j’observai l’homme vicieux par tempéramment, cruel par instinct, féroce par rafinement ; ce caractère me plut, je le trouvai plus rapproché de la nature, et je le préférai à la simple grossièreté de l’Américain… à la fourberie Européenne, et à la cinique mollesse de l’Asiatique. Ayant tué des hommes à la chasse avec les premiers, ayant bu et menti avec les seconds, ayant beaucoup foutu avec les troisièmes, je mangeai des hommes avec ceux-ci : j’ai conservé ce goût ; tous les débris de cada-