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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/358

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lui témoigner la peine que nous faisait un tel desir. Laissez-moi faire, me dit Minski tout bas, je vous l’ai dit cette fille m’irrite, elle a un cul qui me met en colère ; si je la tue, ou si je l’estropie, je vous la remplacerai par deux autres infiniment plus belles ; et en disant cela, deux des six jeunes filles qui étaient de service dans la chambre, préparent les voies, humectent l’instrument et le présentent au trou ; Minski avait une telle habitude de toutes ces horreurs, que ce fut pour lui l’affaire d’un instant ; deux tours de reins enfoncent le poignard au fond du cul de la victime, avec une telle vîtesse qu’à peine nos yeux le virent-ils disparaître ; le vilain riait pendant ce tems-là : Augustine s’évanouit, et ses cuisses s’inondèrent de sang ; Minski, aux nues, ne s’en embrâse que davantage ; quatre filles et autant de garçons l’entourent ; ils sont tous si bien accoutumés aux soins qu’il faut lui rendre en ce moment, qu’en une seconde tout est à sa place ; Augustine est couverte, nous ne la voyons plus ; l’ogre blasphême, il est près d’atteindre le but, il décharge, les cordons partent, seize différentes façons