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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 7, 1797.djvu/369

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depuis long-tems j’embrassais sur la charité, sur la bienfaisance des maximes, trop ressemblantes à celles que vous avez sur l’hospitalité, pour ne pas me trouver du même avis que vous dans ce cas-ci ; mais il est encore une chose sur laquelle je vous prie de m’éclairer : Augustine, qui m’était attachée depuis quelque tems, a des parens dans l’infortune, qu’elle me recommandât lorsque nous partîmes, en me priant d’en avoir soin, dans le cas où elle viendrait à leur manquer pendant le voyage ; dois-je leur faire tenir quelque récompense ?… Assurément non, me répondit Minski ; et de quel droit devriez-vous donc quelque chose aux parens de votre amie ? quelle prétention peuvent-ils avoir à vos bienfaits ? vous avez payé, entretenu cette fille, tant qu’elle vous a servie ; il n’y a aucun rapport entre ses parens et elle ; vous ne devez absolument rien à ses parens : si vos idées sont bien éclaircies sur le néant du lien fraternel entre les hommes, comme votre philosophie me l’annonce ; si votre tête a bien mûrie ces idées, vous devez comprendre d’abord, qu’entre Augustine et les services qu’elle vous a rendus, il n’existe aucune